VOUS DONNEZ VOTRE LANGUE AU ...?

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Article publié il y a 3 ans

Il pleut des chats et des chiens

Ah les chats sur les réseaux sociaux ! Un marronnier toujours sympa à retrouver, surtout en ces temps ou le Kawaï fait cruellement défaut.
Alors, les chats affolent-ils toujours autant les compteurs du web, selon l'expression consacrée ?
Dans les faits, comme le relève judicieusement Slate.fr, cela n'a jamais vraiment été le cas ...
Déjà par rapport aux chiens, l'intérêt pour les chats est moindre (dans le graphique : requête chats en rouge, chiens en bleu). Et ce, même si l'on rajoute le suffixe « cute » dans la requête histoire de mettre chats et chiens sur  un même pied  une même patte d'égalité :

Source : trendsgoogle 2020

Peut-être serez-vous tout de même heureux d'apprendre que le Sultanat de Bruneï entretient la particularité d'être un pays 100 requêtes-chats / 0% requêtes-chiens : une réflexion à avoir en attendant les retardataires à votre prochain Zoom, c'est cadeau.
Autre point notable, le vif intérêt des hackers pour les vidéos de chats, mais là pour une raison moins sentimentale : nombre d'internautes définissent leur mot de passe à partir du nom de leur animal favori. Alors si ce nom apparaît dans ce que vous postez, c'est du bain béni pour certains.

Mais bref, c'est surtout en nombre de vues que les vidéos félines (en dizaines de millions tout de même) ne pèsent pas bien lourd par rapport aux milliards d'interactions que peut générer un nouveau titre de BTS ou le dernier tuto lipstick de Selena Gomez.

Alors ce fameux statut de « star des réseaux sociaux » ne serait-il pas usurpé ? Eh bien non. 

Ils nous vénèrent trop, mais on les vénère quand même 

Le chat a été un précurseur en E-reputation Management : amorçage de notoriété à grands coups de contenus (Lolcats, Nyancat et Grumpy ...) et entretien de visibilité en faisant interagir la communauté geek. Pour progressivement s'ériger au rang d'icône universelle du web, qui n'a donc plus besoin de se fatiguer à faire de la course à l'audience.


Source : ©http://www.nyan.cat/

Le chat n’est plus simplement « omni-présent » sur le web planétaire, il en est devenu la mascotte ou dit en plus chic l’égérie de cette sphère virtuelleau même titre que sur terre le lion est le roi des animaux, ou l’ours blanc le symbole du réchauffement climatique.

Et qui se souvient encore des tentatives des « loutres mignonnes » et des pandas roux, qui ont pointé leur museau sur le web pour contester la suprématie féline ? balayées d’un coup de griffe par le maître des lieux.  

 Et sur le terrain, qu’en est-il ?

Choupette et ses 13.999.999 congénères

 14 millions de chats en France, pour à peine 7 millions estimés de chiens, rabaissés au rang de petits joueurs, et dont la population ne cesse d’ailleurs de décroître depuis une décennie. 

En redoutable prédateur qu’il sait être, le chat a laminé son concurrent historique sur le marché très lucratif de l’animal de compagnie, urbain en particulier. 

Au niveau économique, en cas d’une adoption, la mise de départ sera nulle, mais en réalité c’est un piège. L’attractivité du chat tient un peu du marketing de Gillette (histoire de rester dans l’univers des poils) : le rasoir est vendu à un prix dérisoire, mais le budget lames est ensuite conséquent. Ainsi, le coût « d’entretien » annuel d’un chat (minimum 700 euros) est le triple de celui d’un caniche. Que voulez-vous : adhérer à la « marque » chat pour une quinzaine d’années se paye.

 D’ailleurs que ne ferait-on pas pour lui notre compagnon adoré ? A peine séchées vos larmes après la disparition du doyen Rubble (beau Maine Coon de 31 ans) n’avez pas eu envie de déboucher un « CaTbernet » avec minou (en vente chez AppoloPeak, mais sold out pour le moment) ? envisagé de l’inscrire sur « Tag a Cat » (le Tinder pour chats) ? vous mettre au « Cat yoga » ? dans une suite au « Loft des chats » bien-sûr.

Source : ©The Appolopeak company

Au bout du compte, notre relation avec les chats est en apparence assez binaire :
- posture de race supérieure, lorsque nous affublons le chat « objet » de toute sortes d'anthropomorphismes en particulier sur le net (pas toujours de très bon goût)
- posture de race inférieure, lorsque les dimanche d'hiver nous nous abandonnons aux plaisirs régressifs de la « Catherapy » dispensés par notre chat « gourou ».  

Après tout, les études ne prédisent-elles pas que cohabiter avec un chat augmenterait l'espérance de vie de 15%.



Mais au-delà de ce rapport « dominant/dominé », est-ce que nous ne sommes pas tout simplement admiratifs voir envieux de nos amis les chats, et de ce à quoi ils sont parvenus en 5 millénaires ?

Moi vouloir être chat

Le chat est doté depuis ses origines d'aptitudes innées, qui lui permettent de tendre naturellement vers un équilibre de vie, momentum après lequel nous autres misérables humains courront parfois toute notre existence.
L'écrivain Bernard Werber, dans une interview sur France Inter : « Il y a toute une philosophie du chat dont on peut s'inspirer. Il a intuitivement l'air de savoir ce qu'il faut faire pour se faire du bien. » 


Résumons le carré magique du chat :
- Détermination : les heureux possesseurs le savent bien, un chat n'est jamais vraiment « domestiqué », sa ligne de conduite est de décider par lui-même de ce qu'il veut faire, doit faire, et quand il veut le faire. C'est un observateur avisé de son environnement immédiat (maison, quartier) qu'ils s'appropria parfaitement pour en tirer parti.
- Maîtrise : le chat est un référent en matière de contrôle : physiquement (admirez ses déplacements économes d'énergie, ses étirements après la sieste) et émotionnellement (passer en quelques instants de la colère au calme, de l'agressivité au câlin ... est une formalité pour lui).
- Singularité : chaque chat a sa personnalité propre et complexe, qu'il entend revendiquer au quotidien sans concession. Deux individus issus d'une même portée peuvent naître avec des caractères diamétralement opposés. « Chaque chat est chef d'œuvre » aimait à rappeler L. de Vinci ... Respect.
- Progrès : le chat était autrefois cantonné aux basses besognes de la ferme (se fader les nuisibles et les chiens errants) pour une soucoupe de lait et un coin de grange pour dormir. Le chat contemporain #MyCatTanguy vit confortablement dans un AirBnb : votre logement. Pour le gîte et le couvert, il ne lui en coûtera que quelques caresses et facéties qu'il distille quand bon lui semble. Un modèle d'ascension sociale fulgurante en quelques décennies.

Question subsidiaire : pourquoi La Permanence, opérateur d'espaces de travail en France (et bientôt à Lyon) s'intéresse-t-elle tant aux chats ?!
On vous rassure, notre projet n'est pas d'ouvrir un espace de travail où, au milieu de perchoirs et de litières, vous auriez à poser votre PC dernier cri ou vos précieux cours de droit. On vous en dit plus très bientôt ... Comme le chat, soyez patient.